La vision de l’auteur

 

J’ai conçu Cosmogonies comme une échappée imaginaire obligatoire, où tout est nouveau, rien n’est acquis, tout est à découvrir.

Dans ce livre, j’utilise le dénominateur commun le plus basique que nous avons pour nous unir par défaut, nous ‘les humains’, en contraste avec autres êtres vivants représentés.  Le message d’amour universel du récit apporte une onde positive et, je l’espère, constructive, fournissant un terrain propice à la réalisation et à la prise de responsabilité.

Comment… et pourquoi?

Que vous vous soyez ou non sciemment posés la question ‘d’où venons-nous?’, vous avez tous une réponse, en laquelle vous avez choisi de croire – ou pas. Que ce soit la genèse de la Bible, la légende de l’œuf cosmique, l’Arbre-Monde sur lequel reposent les neuf mondes – nous avons tous entendu au moins une histoire de création du monde. Ce sont les cosmogonies qui se rattachent à nos sociétés, qui font partie de nos cultures.

De ces légendes de création découle bien sûr systématiquement la création de notre espèce. La façon dont les humains sont créés, leurs priorités… Les différentes morales qui sont embarquées dans les récits cosmogoniques façonnent les valeurs fondamentales de chaque groupuscule humain, chaque société. On ne s’en rend pas compte, on n’y pense pas, mais elles sont là ; elles nous définissent, insidieusement, mais indubitablement.

Les sociétés traditionnelles ont défini chacune leur propre cosmogonie, pour que le groupe d’humains qui la compose aie une ébauche de réponse à la question : ‘qui sommes-nous?’. Pour qu’ils en découlent quelques valeurs basiques, globales à leur groupe. Ces visions de nos origines étaient vraisemblablement nécessaires aux premiers humains pour pouvoir avancer, sans avoir à se poser trop de questions, sans buter sur le trou que l’absence de vraie réponse à la question présente.

Or, aujourd’hui, je pense que ces acquis ancestraux véhiculent deux défauts inhérents, que j’ai cherché à détourner en écrivant Cosmogonies.

Tout d’abord, le morcèlement de notre espèce. Ces visions disparates nous divisent trompeusement en groupuscules sociétaires, alors qu’aujourd’hui plus que jamais, nous devrions tendre vers l’unité.

Ensuite, l’absence de questionnement. S’il était nécessaire aux premiers Hommes pour leur permettre de focaliser sur les aspects concrets les plus pressants de leur évolution, ce vide est aujourd’hui franchement contre-productif : nous avançons comme des machines, sans prendre le temps d’observer autour de nous, sans plus nous poser de questions fondamentales, ainsi reléguées au second plan.

 

Avec Cosmogonies, j’ai voulu rouvrir le débat.

Pour pouvoir nous unir tous, simplement en tant qu’humains, dans la définition de ‘qui sommes-nous?’, j’ai imaginé une cosmogonie universelle, qui s’appliquerait non seulement à tous les humains, mais aussi à chaque être vivant dans l’univers. Libérés des différences culturelles qui nous ont été léguées à travers notre héritage communautaire, il devient possible de réfléchir à ce ‘qu’être un humain’ signifie vraiment.

Ce livre, c’est ce récit même. C’est ‘cosmogonies’, au pluriel, car l’histoire englobe toute société, tout groupement d’individus, dans le même mécanisme de création.

A travers les aventures des personnages principaux, j’ai transposé la découverte de ce mécanisme universel dans des yeux d’humain, d’extraterrestre et même d’un être-planète omniscient, pour que nous puissions suivre leurs éclairs de compréhension respectifs et partager leurs découvertes, de leurs points de vue différents. Pour que nous puissions tous en dériver nos propres conclusions, en toute sécurité, sans être bloqué par nos propres croyances, nos propres cultures, nos propres acquis.

Les acteurs disparates de Cosmogonies, confrontés à l’inconnu, sont obligés de se poser des questions. Des questions importantes, des questions que nous avons oubliées, dans le confort du petit monde simplifié ‘prêt à l’emploi’ tel qu’il nous est servi dès notre plus tendre enfance. Sans avoir à nous recréer des valeurs, il nous est possible de contempler les réponses qu’ils y apportent, de les approuver ou de les renier – mais dans tous les cas, d’y réfléchir.

 

Notre monde n’est pas perdu : il est à l’aube de sa propre renaissance. Il ne tient qu’à nous de lui insuffler l’énergie dont il a besoin pour prendre son essor.

 

Le mystère de la vie tel que vous n’osez l’imaginer